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Romuald Létondot et l'opération Serval

Durant un long séjour de trois années au Mali, Romuald Létondot a œuvré dans le vaste septentrion malien, en proie aux incursions de groupes terroristes, auprès des unités méharistes de la garde nationale malienne. Il a quelques années plus tard relancé un projet similaire au Tchad au profit de la Garde Nationale Nomade Tchadienne. Fort de cette expérience, il a su mettre, son expertise du désert et du monde touareg au service de l’opération Serval. En effet, le 17 janvier 2012, un conflit armé éclate au Mali. Le groupe indépendantiste touareg du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) déclenche une rébellion dans le nord du pays. Le mouvement rebelle est ensuite opportunément rejoint par le groupe salafiste d’Ansar Dine, puis les djihadistes d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et du MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) qui finissent par s’emparer du nord du Mali en rejetant les combattants rebelles du MNLA hors du Mali.

Le Mali a fait donc appel à l’armée française. Le 11 janvier 2013, la France décide d’intervenir dans la crise malienne en lançant l’opération Serval.

Le but et les fondements de l’opération Serval

L’opération Serval a été lancée le 11 janvier 2013 et s’est achevée le 1er août 2014. Cette intervention est légitime et légale, car elle se fait dans le cadre de la résolution 2 085 de l’ONU, qui autorise le déploiement d’une force africaine et d’un appui international au Mali.

Cette force comptait environ 2 500 soldats et une cinquantaine d’hélicoptères. Son camp principal se situait dans la périphérie de l’aéroport de Gao, une ville qui se trouve dans le nord du pays.

En plus de stopper l’avancée des groupes djihadistes qui menaçaient Bamako, cette opération avait pour objectif de soutenir l’armée malienne contre les offensives des groupes armés islamistes qui occupent les territoires de l’Azawad. En effet, la rébellion avait occupé tout le nord du pays et se dirigeait vers le sud, notamment vers la capitale. Il faut prendre conscience du danger réel que représentait cette menace constituée de groupes armés extrémistes. En effet, Bamako prise, c’était le Mali entier qui aurait pu devenir un État de type salafiste, ce qui aurait eu des conséquences extrêmement graves dans la sous-région. C’est la raison pour laquelle la France est intervenue, en plus du fait de préserver la vie de ses ressortissants et de l’ensemble des habitants du pays.

Cette opération a permis de libérer toutes les zones du nord assiégées par les djihadistes. Elle a libéré cette population qui vivait sous la loi de la charia. Le Mali a ainsi pu organiser une élection présidentielle démocratique, remportée par Ibrahim Boubacar Keïta.

Cependant, la relation entre l’armée malienne et les Touaregs est loin d’être consolidée car elle reste encore profondément problématique. D’autre part, les villes maliennes n’arrivent pas à échapper à certains attentats commis par les djihadistes.

L’opération Barkhane

L’opération Barkhane est lancée le 1er août 2014, suite à la fin de l’opération Serval au Mali et l’opération Épervier au Tchad. L’Europe en général et le gouvernement français en particulier ont pris conscience de l’avancée du terrorisme en Afrique de l’ouest et du risque que cela pouvait engendrer sur l’ensemble du continent.

Depuis la chute du Colonel Kadhafi, le terrorisme gagne du terrain dans le Sahel. Cette nouvelle opération vise à contribuer à garder l’intégrité territoriale de 5 pays, en l’occurrence le Mali, le Tchad, la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger. Elle s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de l’ensemble des forces qui opèrent dans cette zone.

Cette intervention a mobilisé environ 3.000 militaires, 200 véhicules logistiques, 200 blindés, 4 drones, 6 avions de combat et une vingtaine d’hélicoptères.

Romuald Létondot