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Une réflexion de Pascal DELENIN – Directeur d’établissement médico-social – CAFDES 2005

L’approche française, avant la loi de février 2005 a été caractérisée par une politique spécifique dirigée vers les personnes en situation de handicap reposant sur un système d’aides et d’établissements spécialisés destinés à leur « prise en charge ».

Cette approche institutionnalisée et « institutionnalisante » du handicap concevait les conséquences du handicap en termes d’incapacités, c’est-à-dire de restrictions d’ordre social.

La loi de février 2005 basée sur le triptyque d’accessibilité, de droit à compensation et de participation oblige la collectivité nationale à garantir les conditions de l’égalité des chances aux personnes quelle que soit la nature de leur handicap.

Dans sa démarche professionnelle Pascal Delenin porte sa réflexion sur le constat suivant : le cadre législatif ouvre au-delà de la simple accessibilité physique vers l’accès dans son acception la plus large : culture, loisirs, citoyenneté, etc… Cependant, même si l’intégration physique des personnes porteuses de handicap est maintenant généralisée, leur intégration sociale, pourtant balisée par la loi, avec ce qu’elle suppose de participation à des activités impliquant les autres membres de la communauté sociale est encore pour partie à promouvoir.

S’il y a une prise de conscience effective que les personnes en situation de handicap en particulier mental sont présentes dans la société, y ont-elles vraiment totalement acquis leur place en tant que personne à part entière ?

Un travail réel reste à faire face à l’insuffisance encore perceptible de services à domicile qui pourraient mieux favoriser leur place, surtout si on prend conscience que le processus de vieillissement des personnes minore l’autonomie et requiert une adaptation des accompagnements.

Les personnes porteuses de handicap mental manifestent et manifesteront à l’avenir des attentes plus explicites quant à la reconnaissance de leurs droits fondamentaux, vis-à-vis desquels la réalité du vécu institutionnel peut parfois se trouver en décalage, malgré la mise en place et le fonctionnement des instances telles que les Conseils de Vie Sociale par exemple.

La démarche d’accompagnement social est de penser les missions à assurer à partir d’une représentation de l’usager perçu non seulement comme personne porteuse de handicap, mais d’abord estimée comme être social en relation. C’est aussi aller au-delà de la représentation habituelle de l’ « usager-auteur » de son projet de vie.